Sens : "palée" = rang de pieux qui forment une digue ou soutiennent des terres
Le relief de la Palée se présente sous la forme d'une longue falaise hachée incurvée s'élevant en diagonale et coiffée d'une crête.
Elle peut en effet évoquer la forme d'une digue si l'on l'observe bien sous certains points de vue (voir le lien Google Earth).
C'est le parc de l'ancien Château du Roi d'Espagne, Charles IV, que Napoléon dût détrôner pour assurer son blocus contre l'Angleterre. Le roi déchu séjourna ainsi à Marseille de 1808 à 1812 mais ne séjourna jamais dans ce Château, qui n'existe plus aujourd'hui. On peut toutefois retrouver des vestiges de son long mur d'enceinte entre le Vallon de la Jarre et la Montagne de l'Aigle.
On a très certainement nommé la Calanque de l'Oeil de Verre ainsi car la falaise incurvée qui la surplombe ressemble à la cavité de l'orbite d'un oeil, et dont la roche brune tapissée de micro-crystaux de calcite scintille lorsque le soleil la caresse. On appelle aussi cette paroi d'escalade "la Concave", en raison de sa forme.
Au niveau du Pas de l'Oeil de Verre, un passage assez raide et délicat, on peut voir au-dessus de deux "mains courantes" [chaînes fixées à la paroi pour rassurer le passage à l'aide des mains] un gros oeil peint serti dans la roche, avisant les passages, déversant des larmes de sang, qui y fut installé en 1904 par un groupe de jeunes excursionnistes.
On l'appelle peut-être aussi la Calanque de St-Jean de Dieu en relation avec l'histoire de celui que l'on canonisa "Jean de Dieu" et qui, fortement impacté par un sermon de Jean d'Avila en 1537, fut pris d'une folie qui le mena à détruire les livres qu'il vendait et à traverser la ville tout nu, sous la huée des enfants qui le suivaient. On le traita alors comme un aliéné et on l'interna avec les fous et les mendiants en psychiatrie, aventure qui éveilla en lui la résolution de servir les malades, dont il devint le Saint Patron. Et il est vrai que depuis la Calanque, la remontée par le Pas de l'Oeil de Verre puis par le Val Vierge jusqu'à la Cheminée du Diable peut avoir des airs de calvaire pour les moins aguéris. En effet, la piste est pénible, éprouvante, émaillée de tant de difficultés consécutives à surpasser que l'on peut en venir à envisager de faire demi-tour, ce qui priverait du soulagement de la guérison que ce calvaire garantit à son issue : une fois en haut et après quelques foulées, on aura vite rejoint le Col de la Candelle, le premier lieu remarquable assez élevé et accessible à pied sans équipement et offrant une belle vue panoramique donnant voir à l'Est de la Baie de Cassis jusqu'au Bec de l'Aigle, et du Sud à l'Ouest la Calanque des Pierres Tombées et les Archipels du Riou et du Frioul.
Il est recommandé de ne pas tenter cette piste en descente, en raison des risques de chute au niveau de la Cheminée du Diable.
Panorama interactif de la Calanque de Saint-Jean de Dieu ou de l'Oeil de Verre :
> on peut bien voir la "Concave" surplombant à l'Est la Calanque <
Sens : "cabre" = chèvre [du provençal "cabro"]
Le Pas de la Cabre est un passage en ressaut dans le Vallon des Aiguilles qui peut s'avérer légèrement délicat à franchir, surtout à la descente depuis le Col des Chèvres. Il possède une variante permettant de le contourner via une étroite corniche (voir images).
Domestiquées par l'homme dès le début du Néolithique [il y a environ 10 000 ans], les Chèvres, très agiles et particulièrement adaptées au saut, ont franchi le Pas de la Cabre pendant des siècles. On comptait en effet sur les fascinantes qualités naturelles qu'ont les Chèvres pour évoluer sereinement dans ce genre de reliefs, d'où le nom de Pas de la Cabre pour leur rendre encore une fois hommage, tout comme celui du Col des Chèvres notamment, qui le surplombe [voir l'article >"Col des Chèvres"<].
Le Pas de la Demi-Lune est un passage dans une mince paroi rocheuse permettant de franchir sur une étroite corniche la barrière rocheuse des "Lames" au pied de "l'Arête de la Cordée", contrefort Sud du Rocher de Saint-Michel.
On l'appelle ainsi car à une certaine période de l'année durant la nuit, lorsque l'on regarde depuis le Port des Goudes entre les Rochers des Goudes et de St-Michel au niveau du Pas de la Demi-Lune, on peut voir la lune à moitié coupée par le relief de la roche et c'est paraît-il magnifique.
Ce pas peut être franchi prudemment quand il n'y a pas trop de vent mais peut s'avérer très dangereux, surtout en cas de fort Mistral.
Sens : "mounine" = minette, petit chat [du provençal "mounet"]
Au niveau du Pas de la Mounine, un passage délicat presque vertical est équipé d'une chaîne et d'une barre métallique partiellement descellée en guise de main courante. Il s'agit en réalité du Pas Inférieur de la Mounine : le Vallon en comprend deux et le Pas Supérieur n'est pas équipé.
La "Mounine" semble être un terme affectueux désignant le sexe de la femme, que rappelle la forme de la Calanque de la Mounine, d'où le nom de ses deux Pas.
Sens : "melet, melette" = nom vulgaire de plusieurs petits poissons
Le nom de l'Anse de la Mélette et de son Pas Inférieur fait référence à de petits poissons qui se trouvaient en quantité dans l'Anse de la Mélette, non loin du grand émissaire de Cortiou à l'Est qui déverse notamment en mer les effluents de la station d'épuration située de l'autre côté du Col de Cortiou. En effet, le passage très facile mais non balisé du Pas Inférieur de la Mélette était autrefois beaucoup emprunté par les "pêcheurs d'égout", qui voulaient rejoindre l'Anse de la Mélette pour s'y approvisionner en poissons, qu'ils revendaient par la suite en ville.
Sens : "melet, melette" = nom vulgaire de plusieurs petits poissons
Le Pas Supérieur de la Mélette est un passage très délicat permettant de relier le bas du Cirque des Walkyries au Plateau de l'Homme Mort et qui nécessite équipement et technique d'escalade : il était autrefois équipé d'une main courante mais celle-ci a disparu, ce qui rend ce passage particulièrement dangereux.
Le nom de l'Anse de la Mélette et de son Pas Supérieur fait référence à de petits poissons qui se trouvaient en quantité dans l'Anse de la Mélette, non loin du grand émissaire de Cortiou à l'Est qui déverse notamment en mer les effluents de la station d'épuration située de l'autre côté du Col de Cortiou. En effet, le passage très facile mais non balisé du Pas Inférieur de la Mélette était autrefois beaucoup emprunté par les "pêcheurs d'égout", qui voulaient rejoindre l'Anse de la Mélette pour s'y approvisionner en poissons, qu'ils revendaient par la suite en ville.
Sens : "croisettes" = petites croix
Les "Croisettes" désignent les petites croix, souvent éphémères en raison du mauvais temps, qui depuis des siècles se succédaient sur cette pointe rocheuse, afin d'honorer les victimes des naufrages qui y étaient fréquents du temps de la marine à voile. Aujourd'hui, ces "Croisettes" ont été remplacées par la grande croix en béton du "Passage des Croisettes", érigée en souvenir du naufrage du paquebot "le Liban", en 1903, qui fit près d'une centaine de morts.
Pour bien comprendre, le "Cap Croisette" est physiquement l'extrême pointe qui sépare la rade de Marseille de la Côte d'Azur, et c'est le Mistral qui fait la différence : à partir de ce point et en allant vers l'Est, le Mistral souffle soit vers le large, soit parallèle à la côte, mais jamais face à la côte. Ainsi, un bateau qui longe la côte des Calanques vers l'Ouest reçoit le vent venant de terre, sans grosse mer; mais dès qu'il arrive au "Passage des Croisettes", le vent vient du large, la mer est formée et les vagues impressionnantes... Engagés dans ce passage étroit, à la profondeur faible et irrégulière, les voiliers sont alors obligés de tirer des bords dans un courant décuplé par l'effet de goulet du passage. Notons enfin que si l'on peut penser qu'il vaut mieux éviter le "Passage des Croisettes" en contournant l'Île Maïre, ce n'est valable que pour les gros bateaux, car pour de petites ou moyennes embarcations, cela revient à s'exposer au grand large, avec des vagues énormes et un trajet plus long.
♢ De nos jours, les accidents ont changé de nature et sont plutôt les conséquences de l'extrême fréquentation de ce passage à des vitesses non autorisées : collisions entre bateaux, entre bateaux et nageurs...
♢ Jules César [Caius Julius Caesar, 100-44 avant JC] est passé par là pour coloniser la Gaule.
♢ Quand on parle de la "Baie des Singes", on fait référence au restaurant situé au Passage des Croisettes, et cela serait pour évoquer une particularité rocheuse située sur la côte Nord-Est de l'Île Maïre, qui rappellerait un profil de singe, que l'on l'aurait nommé ainsi. Il est regrettable que ce nom soit trop souvent substitué à celui de "Croisettes", plus chargé d'histoire, pour désigner le secteur.
Panorama interactif au Passage des Croisettes :
> l'Île Maïre, le Passage des Croisettes <
Sens : "estret" = fenêtre, ouverture, lacune, écoutille [du provençal "estreto"]
La Crête de l'Estret surplombe de part et d'autre les Massifs de Carpiagne et des Calanques, elle est donc particulièrement exposée aux vents mais offre une vue panoramique exceptionnelle.
Sur cette Crête qui devient très étroite au niveau du Grand Estret, en regardant vers le Sud, on peut voir comme à travers une fenêtre renversée un long col étroit encadré par le défilé de falaises du Cirque des Pételins.
Il en va de même au même endroit mais lorsque l'on regarde vers le Nord : une plus modeste lacune, le Petit Estret, ouvre sur un col étroit pointant sur le Vallon de Chalabran.
Sens : "malvallon" = mauvais vallon
Le secteur des "Malvallons" tient certainement son nom de sa topographie particulière : il offre un cheminement sur des sentiers à l'aspect rébarbatif, dans des gorges très pittoresques prises entre de hautes murailles parsemées parfois de petits pics et de séries de têtes rocheuses.
De tous temps, les pêcheurs de Mazargues rejoignaient leur cabanon de la Calanque de Marseilleveyre en empruntant ce chemin qui partait du Plan des Cailles de la Calanque de Marseilleveyre, montait en direction du Pas de la Selle puis filait vers la Fontaine de Voire et Mazargues.
Il est possible que le Petit Soldat désigne un modeste piton rocheux surplombant la petite Calanque que l'on appelle "Anse du Petit Soldat".
Panorama interactif de l'Anse du Petit Soldat :
> on peut bien voir plein Sud l'aspect abrupt de ce petit Calanquon <
Sens : "pharillon" = réchaud dans lequel les pêcheurs font un feu de flamme, la nuit, pour attirer les poissons
Les Pharillons sont deux écueils [rochers élevés à la surface des eaux] dressés à quelques mètres de la pointe Sud de l’Ile Maïre. Ce sont, dans l'esprit des pêcheurs locaux, les "petits", les enfants de l'Île Maïre [l'Île Mère].
En 1903, c'est entre les Pharillons que le paquebot "le Liban" tenta de s'échouer après une collision avec un autre bateau, "l'Insulaire". Ce naufrage fit plus d'une centaine de victimes.
La zone occupée par les Pharillons est très riche en poissons, bien plus qu'au niveau du Fromage tout proche; on peut donc imaginer qu'il est possible que l'on les ait nommés ainsi en rapport avec une technique de pêche particulière qui y était pratiquée.
C'est en 1912 que Dominique Piazza créa, après la Société des Excursionnistes Marseillais [association de randonnée pédestre et d'escalade] en 1897, une nouvelle société d'excursions qu'il baptisa "La Famille". Ses vocations étaient assez semblables à celles des Excursionnistes Marseillais : découverte des beautés naturelles de la région, maintien des traditions. Mais de plus, "La Famille" anima des actions sociales envers les Poilus [d'anciens soldats de la 1ère guerre mondiale], les orphelins, les réfugiés et rapatriés de guerre.
Chaque société d'excursion avait à cette époque pour tradition de s'approprier symboliquement une éminence, un abri ou un refuge en lui donnant un nom, et là il s'agit d'un Pic qui s'élève à 280 mètres, le Pic de la Famille.
5°22'56.89''E ○ 43°11'26.21''N - Commune de Marseille - Quartier "Archipel de Riou"
Sens : "tremoula" = trembler; "tiragne" = courant marin
La Pierre Trémouère, c'est "la pierre qui tremble". Située au Nord-Ouest de l'"Île Casereigne ou Plane", elle fut nommée ainsi car lorsque la mer frappe ce rocher à l'équilibre précaire, et la tiragne notamment, on peut entendre la pierre qui tremble, à tel point que tout le monde s'attend à ce qu'un jour de mauvais temps elle tombe.
Sens : "bonne-Veine" = "bonne-Huveaune" ou "bouche-(de l')-Huveaune"
C'est en 945 que Boson II, comte de Provence, est contraint de restituer à l'abbaye de Saint-Victor l'actuel quartier de Bonneveine.
À l'époque, l'embouchure de l'Huveaune était beaucoup plus en amont et la terre était recouverte de quelques mètres d'une eau mêlée d'eau salée et d'eau douce.
Plus tard, en 1544, on entreprit de dévier les eaux de l'Huveaune pour assécher ces terres et assurer l'irrigation alentours pour l'agriculture.
L'Huveaune actuelle était appelée "la Vuelne", et il semble que l'on a nommé le quartier de Bonneveine "Bona Vuelna" ou "Buou de Vuelna", pour rendre hommage aux bienfaits de la "Bonne Huveaune" ou "Bouche de l'Huveaune".
Plus tard encore, entre les 17ème et 19ème siècles, Bonneveine a accueilli de grands domaines pourvus de bastides, de petits châteaux et de grands parcs, à l'exemple du quartier de la "Grande Bastide" tout proche. Et c'est avec l'ouverture de l'hippodrome Borély en 1860 que le quartier a de nouveau été révolutionné, sous l'impulsion de la grande animation liée aux courses : les lieux furent vite investis par les propriétaires de chevaux, lads et jockeys et l'on y établit de nombreuses écuries. Au même moment, avec l'arrivée du Canal de Marseille depuis le quartier du Roy d'Espagne, Bonneveine s'est entouré de grandes fermes, champs et jardins potagers qui fourniront notamment les fourrages pour les chevaux.
Non loin de l'actuel Boulevard de la Verrerie, il y avait deux usines de verre et les scories et les produits présentant des défauts étaient jetés à la mer au niveau de la Plage de la Verrerie, d'où son nom.
5°22'24.03''E ○ 43°14'59.64''N - Commune de Marseille - Quartier "Vieille Chapelle"
Au lieu dit "Pointe de la Vieille Chapelle", il y avait autrefois une chapelle maritime qui s'élevait sur un petit promontoire, à côté de l'ancien port de pêche. Vendue comme bien national peu après la révolution de 1789, elle fut détruite un peu plus tard, en 1863, pour laisser place à des cabanons de pêcheurs, mais l'on conserva pour mémoire le nom du quartier actuel dit de la "Vieille Chapelle".
Sens : "bestouan" = détour, tournant [du provençal]
Secteur de la commune de Cassis, on a probablement nommé le Bestouan ainsi car sa topographie présente un virage à 90 degrés.
Tout comme à la sortie de la Calanque de Port-Miou et faisant partie du même réseau, le Bestouan a aussi son exsurgence, plus modeste, une source souterraine d'eau douce qui débite une eau contaminée par des remontées d'eau de mer.
La très large Plage du Bestouan, située "en pleine ville", est particulièrement populaire et très fréquentée.
Sens : "cailles" = petits oiseaux migrateurs
C'est au sortir de la Calanque de Marseilleveyre que le Plan des Cailles ouvre en plaine l'accès aux sentiers des Malvallons vers le Nord, et au Vallon des Cailles vers l'Est qui mène aux Arches des Cailles, une couronne de reliefs rocheux présentant de nombreux trous et dentelles en forme d'arches.
Ce secteur tient son nom des nombreuses cailles que l'on peut y chasser lors de leur passage migratoire, à la fin août, début septembre.
De tous temps, les pêcheurs de Mazargues rejoignaient leur cabanon de la Calanque de Marseilleveyre en empruntant le chemin partant du Plan des Cailles, montaient en direction du Pas de la Selle puis filaient vers la Fontaine de Voire et Mazargues.
Sens : "cadeirouno" = petite chaise, tabouret [du provençal]
Sur le Plateau de Cadeiron, la roche calcaire fait des plis où l'on peut s'asseoir au bord de la falaise, au-dessus de la Calanque d'En Vau et les pieds dans le vide, d'où probablement le nom du Plateau et de son Gouffre.
On peut retrouver l'entrée du Gouffre de Cadeiron sur le Plateau mais celle-ci a été solidement grillagée, en interdisant l'accès pour des raisons évidentes de sécurité.
Sens : "coulon" = colline longue [du latin "collis longa"]
Le Plateau de l'Homme Mort ou Plan de Coulon est un vaste plateau calcaire fissuré, crevassé et très aride qui s'étend de manière très irrégulière à l'Est du Massif de Marseilleveyre.
Quant à l'explication de ces appellations, rappelons l'histoire de Xavier Dechaux, cet instituteur et fanatique passionné par le Massif des Calanques qui se suicida en 1868, à l'âge de 48 ans, dans la haute grotte qui porte son nom ["Grotte Dechaux"], au pied de laquelle passe le Vallon de l'Homme Mort qui mène au Plateau du même nom. Certains supposent que cette appellation d'"Homme Mort" fait référence à Xavier Dechaux tandis que d'autres pensent qu'elle est plutôt en rapport avec la grande aridité de ce plateau très exposé aux vents, au soleil et où presque rien ne pousse.
Pour ce qui est du nom de "Coulon", il est possible qu'il soit issu du latin signifiant "colline longue", ce qui peut évoquer la forme de cette colline sous certains points de vue.
La Pointe Callot est une pointe rocheuse massive et peu élégante dans son ensemble qui est supportée par un énorme socle d'éboulis, témoin de sa splendeur passée.
Sa première escalade fut réalisée en 1902 par Alphonse Callot et son fils Hubert.
5°23'55.23''E ○ 43°10'25.48''N - Commune de Marseille - Quartier "Archipel de Riou"
Sens : "caramassaigne" = les rochers malsains, la calanque malsaine
Située à l'extrême Est de l'Île de Riou, la Pointe de Caramassaigne tient probablement son nom du fait qu'il n'y a pas possibilité de s'y abriter et qu'il est très difficile d'y débarquer.
5°21'41.61''E ○ 43°11'51.11''N - Commune de Marseille - Quartier "Archipel de Riou"
La Pointe de Jarre ou "Pointe de Brégançon" est un petit Cap, une avancée du littoral de l'Île de Jarre vers le Sud-Ouest [voir l'article >"Île de Jarre"<].
De cette Pointe de terre se détache du littoral un beau rocher en forme de dent, dont l'appellation actuellement très répandue de "Pierre de Briançon" est erronée. En effet, on devrait plutôt appeler ce rocher "Pierre de Brégançon", car l'appellation alternative de "Pointe de Briançon" pour désigner la "Pointe de Jarre" n'apparaît nulle part, alors que sur une carte d'état major établie à partir du milieu du 18ème siècle apparaît clairement l'alternative "Pointe de Bregançon" [avec un "e" non accentué prononcé "é" comme en latin, ce qui était encore d'usage à l'époque, voir photo], mais aussi sur une carte de 1997 du Service Hydrographique et Océanographique de la Marine [SHOM, voir photos]. De plus, on comprend mal la référence éventuelle à Briançon, une ville située dans le département des Hautes-Alpes actuelles (05), c'est-à-dire bien loin à l'intérieur des terres, alors qu'un peu plus à l'Est sur le littoral de la Côte d'Azur actuelle, dans la zone des Îles d'Hyères, sur le littoral du département du Var actuel (83), il y a le Cap de Brégançon, ayant accueilli des fortifications depuis l'époque mérovingienne [du 5ème au 8ème siècle après JC], mais aussi bien avant, entre le 7ème et le 6ème siècle avant JC, un comptoir grec du nom de Pergantion. Ce Cap était bien connu des peuples Ligures, Celto-Ligures puis Salyens, car il se situait tout comme la Marseille actuelle sur leur territoire. Connaissant bien le littoral pour y naviguer, il semble explicable que l'on ait pu appeler la "Pointe de Jarre" "Pointe de Brégançon" car l'orientation et la forme des deux pointes de terre, celles de la "Pointe de Jarre" et du "Cap de Brégançon", sont parfaitement comparables quand on navigue le long du littoral [voir photos].
C'est à la Pointe de la Buse de la Calanque de Sormiou que résidait dans un cabanon "Fabio Montale", le personnage incarné en 2002 par Alain Delon, dans les épisodes de série noire télévisée inspirée des polars de Jean-Claude Izzo.
5°30'35.71''E ○ 43°11'51.65''N - Communes de Marseille et Cassis - Quartiers "Vaufrèges", "CASSIS"
Sens : "Cacau" = le Cap Chauve [du provençal "Cap-Cau"]
La "Cacau" est la presqu'île située entre les Calanques de Port-Miou et de Port-Pin. Elle est coupée en deux dans le cadastre, portant en son milieu la frontière entre les communes de Marseille et de Cassis.
Dès le début du 18ème siècle, l'extraction de la pierre de Cassis de cette presqu'île a su progressivement raser la topographie de cette bande de terre à présent chauve.
On peut y trouver de nombreux vestiges militaires de la seconde guerre mondiale ainsi qu'un "Trou Souffleur", une véritable curiosité géologique : c'est une cheminée creusée entre les chambres et la surface du récif par laquelle l'eau comprimée par le ressac s'échappe en formant un geyser.
Les belles roches plates de la Cacau offrent un espace positionné plein Sud et à l'abri du Mistral, idéal pour les bains de soleil. Par contre, pour ce qui est de la baignade, il vaut mieux éviter d'y penser : les bateaux font des vagues, il y a souvent de la houle et la sortie de l'eau peut s'avérer difficile.
Sens : "gorguette" = petite gorge de montagne, ouverture par laquelle on entre dans les vallées et vallons
La Falaise de la Voile a la forme d'une voile couchée avec sa Pointe au bout, d'où le nom, et n'est visible que depuis la mer.
Au niveau de la Pointe de la Voile, on peut trouver "la Gorguette", une minuscule Calanque qui, avec Saint-Pierre, a longtemps été utilisée comme débarcadère naturel et porte encore de nombreuses traces de maçonnages visant à condamner cet accès à la terre et au Fortin de Morgiou se trouvant juste au-dessus.
Sous la Pointe de la Voile, on peut trouver l'entrée de la Grotte Cosquer à 37 mètres sous la surface de l'eau, dont l'accès a été scellé pour des raisons évidentes de sécurité et surtout pour maintenir un niveau "naturel" d'érosion du site, voué à disparaître en conséquence directe de la montée des eaux [voir l'article >"Calanque de la Triperie"<].
Sens : "vaisseau" = bâtiment de bois ou de fer, construit pour le transport par eau
La Pointe du Vaisseau désigne la poupe [l'arrière] du "Vaisseau", une portion du littoral assez longue et dont la forme peut évoquer vue de mer celle d'un cuirassier, avec à sa proue [à l'avant] une roche striée en diagonales débouchant sur une cavité pouvant évoquer l'orbite d'un oeil.
Il était de tradition chez les "Excursionnistes Marseillais" [association de randonnée pédestre et d'escalade] de donner des noms de sociétaires particulièrement actifs à des sites éminents tels que des cols, pics, sentiers, corniches et caetera. Ainsi l'on peut escalader dans le Massif de Marseilleveyre la Pointe Piazza, du nom de Dominique Piazza, premier président et fondateur, avec Paul Ruat, de la Société des Excursionnistes Marseillais en 1897 et qui fut également l'inventeur de la carte postale photographique.
C'est un rocher très modeste en forme de petite chandelle, atteignant 224 mètres d'altitude et campé sur la crête qui sépare le haut du Vallon de Callelongue des vallonnements du flanc Ouest de Béouveyre. Bien visible depuis la route des Goudes à hauteur de la Calanque des Trous, on peut rejoindre la Pointe Piazza en empruntant le sentier 5 jaune par le Vallon de l'Agneau, qui passe notamment au pied de la face Ouest du rocher, la seule voie intéressante en escalade, les autres faces étant très faciles.
~ 5°26'28.10''E ○ 43°12'23.44''N - Commune de Marseille - Quartier "Les Baumettes"
Sens : "ponant" = le couchant, l'Ouest, l'occident
"Le Ponant" présente, à cet endroit de la sortie de la Calanque de Sormiou et sur une bonne distance, une paroi orientée plein Ouest, d'où son nom probablement.
Sens : "madrague" = ensemble de filets pour pêcher le thon; "mont-redon" = mont-rond
Le quartier de la Madrague de Montredon doit son nom à la madrague qui y était installée jusqu'au début du 20ème siècle. Il est dominé par le "Mont Rose", anciennement nommé "Mont Redon" en raison de sa forme arrondie.
L'usine de la Madrague de Montredon est, en 1888, la dernière des usines à avoir été installée dans le Massif des Calanques. Fonderie de plomb puis fabrique d'acide tartrique, c'est la dernière à avoir fermé, en 2009.
En l'absence de contrôle et pendant très longtemps, de grandes quantités de produits toxiques ont été rejetées de manière inconsidérée aux alentours de l'usine et ont pollué les sols, ce qui n'a pas découragé un projet de promotion immobilière, en place de l'ancienne usine, et n'ayant prévu de dépolluer les sols que sur 10 mètres de profondeur.
En empruntant le sentier 5 noir vers l'Est, on peut encore voir aujourd'hui les vestiges d'une longue cheminée rampante de condensation, qui remontait les pentes de la colline pour évacuer les fumées nocives de l'usine à plomb plus haut.
Conséquence des activités de l'usine, le site et ses alentours présentent des traces importantes de pollution aux plomb, arsenic, cadmium, antimoine, cuivre, zinc et caetera; il convient donc d'éviter de papilloner vers ces vestiges.
À la Madrague de Montredon, il y avait autrefois une chapelle privée, celle de l’ancien Château de la Madrague, dans laquelle en 1793 Napoléon Bonaparte, alors commandant d’artillerie, vint un dimanche avec sa famille qui habitait Marseille entendre clandestinement la messe en compagnie de la famille Clary, dont le patriarche, un riche négociant marseillais, avait deux filles, Julie et Désirée. Bonaparte fut séduit par Désirée, mais nommé général en chef de l’armée d’Italie, il rentra à Paris et rencontra Joséphine. Le frère du futur empereur, Joseph Bonaparte, succomba quant à lui au charme de Julie qu’il épousa en 1794 pour qu'elle devienne reine d’Italie et d’Espagne. Quant à Désirée, elle épousa en 1798 le général français Bernadotte qui devint roi de Suède en 1818. Ainsi, la famille royale de Suède a du sang de la Madrague de Montredon de Marseille.
Lors de l'établissement de l'usine de plomb de la Madrague de Montredon en 1888, les restes de la famille Rostan d’Ancezune, les derniers propriétaires du Château de la Madrague, ont été exhumés et transportés sur les flancs du Mont Rose, dans un tombeau que l'on peut encore retrouver. Le château de la Madrague existe encore, en lieu de l'ancienne usine.
Sens : "goudes" = coudes [par déformation] OU (source d')eau ["gour" = eau en provençal]
Le village de pêcheurs des Goudes comprend un petit port bien abrité, entouré de cabanons et de maisons, et s'étend vers l'Ouest en un bras de terre qui n'est séparé de la majestueuse Île Maïre que par la langue de mer du Passage des Croisettes.
Il semble que les tribus Segobriges issues des Ligures, les premiers peuples installés sur ce territoire au moment de la Protohistoire, avaient établi l'ancienne Marseille sur quatre secteurs dont celui des Goudes qui s'étendait des Croisettes au Vallon de St-Michel, bien avant la colonisation par les Phocéens du Vieux Port actuel en 600 avant JC. Ainsi, on pouvait encore voir à la fin du 19ème siècle d'énormes murs de pierres sèches typiques aux Goudes, mais qui ont disparu depuis.
Deux explications différentes sont avancées quant à l'origine du nom des "Goudes" :
- la route suivant le littoral et menant aux Goudes comporte de nombreux virages, des "coudes" qui seraient devenus par une mauvaise écriture "Goudes"; dans ce sens également, nous pourrions relever que topographiquement, les Goudes se trouvent dans le creux d'un "coude".
- en provençal, "gour" signifie "eau" et il serait fait référence à la source d'eau douce de l'Anse des Goudes, la "source des Sarrazines". En effet, il y avait dans l'Anse des Goudes une source d'eau douce qui se jetait dans la mer, ce qui a évidemment motivé la formation du village à cet endroit-là.
↓
Depuis le 19ème siècle, les Goudes ont accueilli jusqu'à trois usines très polluantes : production de plomb, souffre et soude chimique. Cela attira de nombreuses prostituées, motivées à satisfaire les ouvriers travaillant alentours, ce qui n'était pas sans évoquer chez les habitants du village les arrivées plus anciennes des bateaux des "Sarrazins" venant du Levant, chargés de soieries, de parfums, d'or et de pierres précieuses, et qui profitèrent en leur temps du même genre de migration. Les prostituées ne pouvaient pas se laver aux points d'eau des usines, il ne fallait pas qu'on les voie, et l'on leur accorda gentiment de pouvoir faire leurs ablutions à la source d'eau douce de l'Anse des Goudes, que l'on baptisa "source des Sarrazines" pour rappeler leur surnom. Plus tard, à l'occasion des escales des bateaux américains à Marseille, le nombre de prostituées a explosé de la même manière, et on les surnomma alors "les Américaines".
♢
♢ Les routes des Goudes et de Callelongue ont été installées sur des scories que les usines du coin y rejetaient alentours.
♢ À la fin du 18ème siècle, sur le rivage encore sableux du petit port de pêche du village des Goudes, on construisit une chapelle maritime à proximité d'une source d'eau réputée intarissable. On baptisa la petite chapelle "Saint-Michel d'Aigue Douce", rappelant le nom de la grande grotte du "Rocher de Saint-Michel" plus haut, et l'ermitage de la "Grotte de l'Ermite" semble avoir été abandonné à ce moment-là. Au début du 20ème siècle, la petite chapelle tombait en ruines, elle était remplie d'ordures à tel point qu'elle prit le nom de "cabane". On finira par la détruire en 1921 car on la jugeait "délabrée" et "gênante".
♢ La politique à Marseille se faisant au service rendu, les Goudes ne font actuellement pas partie du Parc National des Calanques.
Sens : "port-miou" = bon-port
Située sur la commune de Cassis, la Calanque de Port-Miou est très encaissée et propose naturellement aux bateaux une excellente protection contre les éventuelles intempéries, d'où son nom signifiant "bon port".
Ce n'est vraiment pas une Calanque sauvage à la nature préservée, et même si son histoire mouvementée l'a menée à devenir aujourd'hui un port de plaisance extrêmement bien garni, le site de Port-Miou porte plusieurs traces de la pollution industrielle.
À la fin du 19ème siècle, une carrière de pierre signalée "Carrières Solvay" sur les cartes fut installée à Port-Miou par la société du chimiste industriel belge Ernest Solvay, l'inventeur d'un procédé de production de soude chimique encore employé aujourd'hui. Il s'agissait à Port-Miou d'extraire la fameuse "pierre de Cassis", taillée dans les falaises qui surplombent la Calanque : on y chargeait directement les bateaux avec la roche récupérée plus haut et l'on déversait les tonnes de sable de trop dans le fond de la Calanque, ce qui était très pratique. Et même si l'exploitation de cette pierre datait de l'Antiquité, ayant fait la renommée mondiale de ce petit port de pêche, il y eut au début du 20ème siècle un grand mouvement de protestation contre l'expansion des carrières dans les Calanques, ce qui n'a pas empêché son exploitation jusque dans les années 1980. Les quais des grands ports d'Alexandrie, d'Alger, du Pyrée, de Marseille sont en pierre de Cassis, tout comme la fameuse "pile marseillaise" [un évier taillé dans la masse de la pierre] très prisée aujourd'hui. C'est en effet une pierre coquillée d'origine marine et non lacustre qui propose une excellente résistance au temps et que l'architecte Fernand Pouillon a choisi d'utiliser pour bien des constructions à Marseille à partir des années 1930.
La falaise que l'on peut longer sur le sentier 8 vert à Cassis a été taillée bien nette à la dynamite et cache derrière elle, quelques mètres de roche plus profondément, une autre de ces "dépressions artificielles", le trou dans lequel on a extrait la fameuse pierre de Cassis, qui est profond d'une cinquantaine de mètres et grand comme deux terrains de football. Il est enfin à noter que des forçats ont eux aussi extrait en leur temps la précieuse pierre et que Victor Hugo a situé le personnage de Jean Valjean de ses "Misérables" au bagne de Toulon et à Cassis notamment.
Après la fin de l'exploitation de la carrière, la Calanque est devenue un port de plaisance, une annexe du port de Cassis visant à pouvoir accueillir plusieurs centaines de bateaux.
L'usine Alteo (anciennement Pechiney) de Gardanne, qui traite la bauxite pour en extraire l'alumine, est la dernière a encore évacuer ses déchets dans les Calanques : le tuyau d'évacuation des "boues rouges", toxiques pour l'environnement, parcourt en pipeline 47 km avant de plonger sous la mer dans la Calanque de Port-Miou, pour déboucher 7 km plus loin par 330 mètres de fond dans le canyon de Cassidaigne, une sorte de vallée sous-marine très étroite aux versants abrupts, qui atteint très rapidement 2000 mètres de profondeur, et dans laquelle se rencontrent des espèces profondes et des espèces côtières, ce qui est particulièrement exceptionnel. De par l'effet d'avalanche permanent des boues et leur conséquences toxiques sur les espèces marines, on peut constater une absence de vie dans ce secteur. Ces rejets devaient être interrompus en 2016 mais une dérogation a été obtenue par Alteo pour continuer à déverser ses boues rouges au moins jusqu'en 2022.
Enfin, il y a à la sortie de la Calanque de Port-Miou une exsurgence, une source souterraine d'eau douce qui débite dans la Calanque et sous sa surface environ 7 m3/seconde d'une eau contaminée par des remontées d'eau de mer. L'objectif a depuis longtemps est fixé de tenter de récupérer cette eau douce rejetée inutilement dans la mer, ce qui a motivé l'exploration des galeries pour remonter à la source, mais les problèmes qui ont été rencontrés étaient inédits et il fallait alors tout inventer. Tout d'abord, en 1969, on entreprit de construire un puits reliant la "cloche", une poche d'air présente dans la galerie sous-marine, à 500 mètres de son entrée, et la surface de la terre, 70 mètres de roche calcaire plus haut, en utilisant une bobine magnétique pour la localiser précisément en surface, à la verticale de ce point. L'exploration se poursuivit alors à partir de cette plateforme, le parcours ayant été raccourci de plus d'un kilomètre, et l'on réussit à avancer rapidement. Par la suite, en 1977, on y construisit un barrage en chicane pour empêcher l'eau de mer de la Calanque de rentrer dans la galerie, mais l'on s'aperçut que la contamination de l'eau douce par des remontées d'eau de mer venait de plus loin, d'un endroit pour le moment inaccessible et indéterminé. En 2012, le plongeur Xavier Meniscus a parcouru près de 3000 mètres depuis la Calanque pour atteindre une profondeur de 223 mètres, mais sans avoir remonté jusqu'à la source. Et si l'on raconte que les anciens navigateurs venaient là pour s'approvisionner en eau douce, il y a de bonnes raisons d'insister car les deux exsurgences de Port-Miou et du Bestouan font partie du même réseau. L'accès à l'eau douce est en effet actuellement un enjeu primordial, surtout sur les zones bordant des régions désertiques qui voient beaucoup d'exsurgences de ce type rejetant de l'eau douce en mer à pure perte.
5°26'27.88''E ○ 43°12'21.53''N - Commune de Marseille - Quartier "Les Baumettes"
La Porte de Rome désigne une petite grotte marine ou plutôt un gouffre d'une cinquantaine de mètres de haut creusé dans la Falaise du Cancéou et communiquant avec la mer.
On peut accéder à la petite grotte en plongeant à un mètre de profondeur sous son entrée, qui est assez facilement repérable dans la Falaise du Cancéou en raison de sa forme de porte, d'arche en plein cintre, d'où son nom.
La lumière passant par sa large entrée sous-marine ainsi que son très haut puits de lumière rendent la Porte de Rome parfaitement comparable à la Grotte du Capelan, située juste en face.
Article sur la "Grotte de la Porte de Rome" avec panoramique interactif :
http://www.calanques13.com/grotte-de-la-porte-de-rome.html
Sens : "poulidette" = joliette, mignonne [du provençal]
La Poulidette semble avoir été mal positionnée sur la carte IGN et l'on trouve à l'endroit indiqué une petite calanque que les pêcheurs appellent "Calanque du Capelan".
5°24'45.43''E ○ 43°13'59.99''N - Commune de Marseille - Quartier "Les Baumettes"
Sens : "baumettes" = petits trous; "escamper" = décamper, s'enfuir
Le quartier des Baumettes est ainsi nommé car il est surplombé par le minuscule Massif de la Croix des Baumettes, un relief rocheux grêlé de petits trous au sommet duquel on a planté une croix.
À proximité du secteur des Escampons, la Prison des Baumettes, qui fut construite à partir de 1933, n'a pas toujours été aussi sûre qu'à présent. Il est fort probable que les prisonniers qui s'en évadaient empruntaient le Vallon des Escampons pour rejoindre le Col des Escampons, qui est un carrefour particulier permettant de facilement "s'échapper" dans toutes les directions, d'où le nom d'Escampons.
Tout proche du Vallon de l'Ours, le Promontoire des Américains est un spot d'escalade de 50 mètres de haut qui débouche sur un beau promontoire, au sommet duquel court non loin en balcon le sentier GR 51-98 reliant sur cette portion le Col de Sugiton au Col de la Candelle.
Sens : "oule" = cuvier en pierre [du latin "olla", pot, marmite]
Particulièrement encaissée entre les Falaises de l'Eissadon, du Belvédère d'En Vau et du Plateau de Castel Vieil, la Calanque de l'Oule a la forme du creux d'une marmite, d'où son nom.
L'accès à la Calanque nécessite équipement et technique d'escalade et ne présente pas de grand intérêt.
La source qui aurait donné son nom à la Calanque de Sormiou provenait d'une nappe qui alimentait notamment, au nord du Col de Sormiou, le Puits de Monsieur Segond, datant du XIVe siècle et aujourd'hui à sec.
5°28'4.90''E ○ 43°13'38.09''N - Commune de Marseille - Quartiers "Le Redon", "Vaufrèges"
Sens : "cancel" = barrière, balustrade
Le Puits du Cancel est situé à un endroit très ombragé, au carrefour des Vallons de Sainte-Marthe et de l'Herbe; il y a un puits et une maison de berger en ruines.
De la dizaine de puits répartis dans le Massif des Calanques, le Puits du Cancel est l'un des seuls qui pourrait encore être utilisé. Mais pour des raisons évidentes de sécurité et de préservation, son ouverture a été scellée.
Les noms de famille "Chancel", "Cancel" sont très courants en Provence et le Puits du Cancel fait peut-être référence à une personne, un berger Cancel qui en aurait gardé l'accès. Sinon, le Puits se trouvant à une intersection assez large et très encaissée, il est possible que l'on ait installé une barrière à cet endroit-là, pour équiper la bergerie et contenir les animaux.
5°23'3.00''E ○ 43°13'36.55''N - Commune de Marseille - Quartiers "Montredon", "Sormiou"
Situé à la base d'une falaise troglodytique ombragée envahie par le lierre, le Puits du Lierre est un puits toujours en eau datant très probablement du 17ème siècle, creusé dans le sol, bâti en pierres et de 4 à 5 mètres de profondeur mais sans margelle.
En parcourant le sentier 1 rouge, une bretelle permet de rejoindre le Puits du Lierre. En venant de l'Ouest, une bifurcation assez visible du sentier partant sur la droite est marquée par une pierre portant l'indication "Puits du Lierre" (voir images). Sinon, il est plus difficile de trouver le raccord de cette bretelle quand on vient de l'Est : elle se retrouve perpendiculaire à gauche au sentier 1 rouge, après un ressaut, et il n'y a qu'une pierre marquée de rouge (voir images) qui puisse servir de repère.