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votre référence sur les Calanques de Marseille

Calanque de l'Escalette


Localisation :

5°20'49.07''E ○ 43°13'30.64''N - Commune de Marseille - Quartier "Les Goudes"

lien Google Earth :


Description :

Sens : "escalette" = petit escalier mobile du gardien d'une vigie [du provençal "escaleto"]

Le quartier de l'Escalette doit son nom au provençal "escaleto", désignant le petit escalier mobile qui permettait au gardien de la vigie [poste de veille] qui s'y trouvait d'accéder à son poste. En effet, un réseau de postes de surveillance a longtemps encerclé le territoire marseillais, mais l'emplacement exact de la vigie de l'Escalette est inconnu.

La plus grande usine française de traitement du plomb, de l'étain et de l'argent y a été créée en 1851, au début du développement industriel de Marseille, dans le cadre d'un plan d'éloignement des industries polluantes du Vieux Port vers le bord de mer, et pour faciliter le transport des matériaux. Ainsi, un petit port fut construit dans la Calanque de l'Escalette, pour débarquer la galène [minerai de plomb] arrivant par la mer et acheminer le plomb et l'argent extraits par l'usine jusqu'aux Goudes où se trouvait la douane. Les lingots étaient alors contrôlés et estampillés, puis repartaient en péniche vers le Vieux Port. L'usine ferma en 1925 pour que son exploitation reprenne quelques temps dans les années 30, essentiellement pour recycler les déchets des hauts fourneaux en pavés de voirie et produire de la galène [minerai de plomb]. Aujourd'hui, on peut voir d'importants vestiges de ses installations, bâties en pierres de taille et en briques, ainsi que de longues cheminées rampantes de condensation, remontant les pentes de la colline pour évacuer les fumées nocives plus haut, et qui pouvaient mesurer plusieurs centaines de mètres de long.

Conséquence des activités de l'usine, le site de l'Escalette et ses alentours présentent des traces importantes de pollution aux plomb, arsenic, cadmium, antimoine, cuivre, zinc et caetera, et l'on peut facilement le constater dans certaines zones en observant le contraste saisissant entre la roche calcaire très claire des Calanques et, la côtoyant ou la recouvrant, des monticules parfois énormes de dépôts de couleur brune truffés de scories [fragments solides provenant de la fusion des minerais métalliques], les rebus de l'usine... En effet, à l'époque de son exploitation, l'industrie n'était pas contrôlée et l'on a déversé inconsidérément des dizaines de milliers de mètres cubes de déchets de l'usine aux alentours : la vague fiévreuse du développement industriel a naturellement balayé les éventuelles questions que l'on aurait pu se poser alors sur le devenir des polluants et le risque de contamination du site. Ainsi, par endroits, les niveaux de pollution mesurables sont des milliers de fois supérieurs à ceux observables généralement dans la nature et sans l'action de l'homme. --- Aussi, « quand les animaux venaient, ils tombaient malades, voire ils mourraient, et l'on disait qu'ils avaient attrapé une "crise de plomb" ». --- La pollution s'est disséminée jusque sur les crêtes du Massif des Calanques, pour dissiper les fumées des cheminées en action, puis par l'action du vent épandre leurs déchets.

L'usine a cessé d'être exploitée en 1936 : l'industrie a périclité mais ses débris demeurent...

Il a été question que cette usine soit classée "Monument Historique Industriel" et accueille un musée.



Liens :

Rapport "particules et métaux lourds sur le site de l'Escalette (Marseille)" (AIRMARAIX - 2003) :
http://www.atmopaca.org/files/et/Escalette_0401.pdf


Images :

Calanque de l'Escalette : le Vallon de la Garenne et la "Calanque" de l'Escalette

le Vallon de la Garenne et la "Calanque" de l'Escalette


Calanque de l'Escalette : la "Calanque" de l'Escalette et ses bunkers

la "Calanque" de l'Escalette et ses bunkers